Un nouveau « moment historiographique » pour le Québec ? Essai d’interprétation
Contenu principal de l'article
Résumé
On constate depuis quelques années une multiplication des études interrogeant à nouveaux frais la généalogie du savoir historique au Québec et ses conditions d’élaboration. Ce constat est à faire au vu, notamment, de la production d’un nombre assez significatif de maîtrises, de doctorats et de projets de recherche qui ont contribué à faire de l’historiographie un champ d’investigation renouvelé, mais aussi plus autonome et diversifié. Ces travaux ouvrent sur de nouveaux chantiers allant de l’épistémologie et de l’histoire intellectuelle aux rapports histoire-mémoire et à l’histoire des femmes en passant par l’analyse des manuels scolaires ou encore le traitement historiographique d’objets spécifiques. C’est dire que vingt ans après les nombreux débats sur le « révisionnisme » déclenchés par Ronald Rudin, le Québec vivrait quelque chose comme un nouveau « moment historiographique » dont les contours, encore difficiles à définir, gagnent à être précisés et explicités. L’objectif de cet article est de proposer un premier état des lieux de ce nouveau moment à partir de l’analyse d’un corpus de nouvelles études historiographiques parues au cours des treize dernières années. Il pose aussi, en filigrane, la question de l’autonomie relative d’un « champ » historiographique québécois en construction.